Chronique - Vipère au poing d'Hervé Bazin



Auteur : Hervé Bazin

Editeur : Grasset – Le Livre de Poche

Nombre de pages : 237

Genre : Autobiographique

Ma note : ♥ ♥ ♥ ♥

Résumé : Après le décès soudain de leur grand-mère, Jean et son frère aîné Ferdinand vivent de nouveau avec leurs parents et leur nouveau petit frère Marcel, ayant été contraints de revenir en France. A la Belle Angerie, ils grandissent sous le règne de Folcoche, leur mère, une femme cruelle qui invitera la Haine à s'installer dans les cœurs de ces garçons pour qui l'amour maternel ne sera à jamais qu'une illusion.

Je vous le dis tout de suite, lorsque j'ai débuté ma lecture je n'attendais pas autant de ce livre. Vipère au poing s'est révélé être un récit poignant aux personnages singuliers, un classique du XXème siècle que j'ai décidé de partager avec vous dans cette critique.

Au fil des pages, Jean Rezeau nous partage sa vie, ses années passées en compagnie de ses frères et de ses parents à la Belle Angerie. Lieu hostile et de révolte, ces jeunes garçons y grandiront sous le commandement impitoyable de Folcoche. De chapitre en chapitre, les mésaventures s'enchaînent. Jean, véritable chef de guerre, met au point, avec l'aide de ses frères, des stratégies et plans visant à bafouer l'autorité maternelle, régnant en maître sur le domaine. Folcoche impose ses règles, ses lois aux jeunes garçons qui recevront une éducation des plus strictes. Et tout comme les mésaventures, les précepteurs se succèderont les uns derrière les autres. C'est une histoire assez bouleversante mais pourtant pleine de fraîcheur qui nous est racontée. Et même si le rythme du récit diminue lors des derniers chapitres, Vipère au poing réussit à nous captiver tout au long de ses 237 pages.

Oui, vous devriez lire ce livre. Et ce juste pour la vivacité dont font preuve les personnages. On a cette impression de les connaître depuis toujours, et de parcourir les pages en leur compagnie comme on traverserait un pays avec un ami. Tout d'abord, on s'attendrit devant le jeune garçon attachant et courageux qu'est Jean, surnommé Brasse-Bouillon par ses proches. Le lecteur s'indigne, se révolte avec lui face à Folcoche. Hervé Bazin, l'auteur et malgré tout héros de cette histoire largement autobiographique, nous peint le portrait d'une femme odieuse, hautaine et dans l'incapacité d'aimer. Quand à son mari il se contente le plus souvent de suivre les ordres de sa femme et reste ainsi dans l'ombre de ce tyran. Mais lorsque de rares fois, cet homme tient tête à Folcoche, le lecteur peut enfin apercevoir le père, qui contrairement à sa femme, s'est attaché à ses enfants, ses fils qui ne rêvent que d'un peu d'amour.

Ce roman, publié pour la première fois en 1948, a donc un style d'écriture classique. Cependant Vipère au poing se lit facilement, même si le vocabulaire se révèle très riche et parfois soutenu.

Pour ma part j'ai trouvé quelques similitudes avec Le château de Cassandra de Dodie Smith (que je vous conseille fortement!), étant lui même un classique du XXème siècle, mais britannique.

Comme je l'ai dit au début de ma chronique, c'est un récit poignant qui nous est raconté. En vérité, Vipère au poing n'est rien d'autre que le combat mené par Jean et ses frères contre la Haine, prenant ici les traits de Folcoche face à qui le lecteur reste tout comme les protagonistes du roman, impuissant.






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