Chronique - Vipère au poing d'Hervé Bazin
Auteur :
Hervé Bazin
Editeur :
Grasset – Le Livre de Poche
Nombre
de pages : 237
Genre :
Autobiographique
Ma
note : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
Je vous le dis tout de suite, lorsque j'ai débuté
ma lecture je n'attendais pas autant de
ce livre. Vipère au poing s'est révélé être un
récit poignant aux personnages
singuliers, un classique du XXème siècle
que j'ai décidé de partager avec vous dans cette critique.
Au fil des pages, Jean Rezeau nous partage sa vie, ses années passées en compagnie de
ses frères et de ses parents à la Belle Angerie. Lieu hostile et de
révolte, ces jeunes garçons y grandiront sous le commandement
impitoyable de Folcoche. De chapitre en chapitre, les
mésaventures s'enchaînent. Jean, véritable chef de guerre, met
au point, avec l'aide de ses frères, des stratégies et plans
visant à bafouer l'autorité maternelle, régnant en maître sur le
domaine. Folcoche impose ses règles, ses lois aux jeunes garçons
qui recevront une éducation des plus strictes. Et tout comme les
mésaventures, les précepteurs se succèderont les uns derrière
les autres. C'est une
histoire assez bouleversante mais pourtant pleine de fraîcheur
qui nous est racontée. Et même si le rythme du récit diminue lors
des derniers chapitres, Vipère au poing réussit à nous
captiver tout au long de ses 237 pages.
Oui, vous devriez lire ce livre. Et ce juste pour la
vivacité dont font preuve les personnages. On a cette impression
de les connaître depuis toujours, et de parcourir les pages en leur
compagnie comme on traverserait un pays avec un ami. Tout d'abord, on
s'attendrit devant le jeune garçon attachant et courageux
qu'est Jean, surnommé Brasse-Bouillon par ses proches. Le lecteur
s'indigne, se révolte avec lui face à Folcoche. Hervé Bazin,
l'auteur et malgré tout héros de cette histoire largement
autobiographique, nous peint le portrait d'une femme odieuse,
hautaine et dans l'incapacité d'aimer. Quand à son mari il se
contente le plus souvent de suivre les ordres de sa femme et reste
ainsi dans l'ombre de ce tyran. Mais lorsque de rares fois, cet
homme tient
tête à Folcoche, le lecteur peut enfin apercevoir le père, qui contrairement à sa femme, s'est attaché à ses enfants, ses
fils qui ne rêvent que d'un peu d'amour.
Ce roman, publié pour la première fois en 1948, a
donc un style d'écriture classique. Cependant Vipère au
poing se lit facilement, même si le vocabulaire se révèle très
riche et parfois soutenu.
Pour ma part j'ai trouvé quelques similitudes avec
Le château de Cassandra de
Dodie Smith (que je
vous conseille fortement!), étant lui même un classique du
XXème siècle, mais britannique.
Comme je l'ai dit au début de ma chronique, c'est un
récit poignant qui nous est raconté.
En vérité, Vipère au poing n'est rien d'autre que le combat
mené par Jean et ses frères contre la Haine, prenant ici les
traits de Folcoche face à qui le lecteur reste tout comme les
protagonistes du roman, impuissant.
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